Souvent utilisés comme des synonymes, les termes canicule, vague de chaleur ou encore pic de chaleur désignent pourtant des réalités bien distinctes, avec des implications sanitaires et climatiques majeures. Météo-France établit des critères précis pour identifier et qualifier ces épisodes extrêmes. Décryptage.

Pic, vague, canicule : un trio de chaleur bien défini

La confusion est fréquente, mais chaque terme répond à une définition météorologique rigoureuse.

  • Le pic de chaleur : il s’agit d’un épisode très bref (24 à 48 heures) durant lequel les températures grimpent bien au-dessus des normales de saison. Ce phénomène peut concerner une région ou l’ensemble du pays.
  • La vague de chaleur : elle s’inscrit dans la durée, avec plusieurs jours consécutifs de chaleur anormalement élevée. C’est une définition à l’échelle nationale, souvent associée à des seuils statistiques précis.
  • La canicule : elle combine des températures très élevées, le jour et la nuit, pendant au moins trois jours consécutifs. Le risque sanitaire est alors particulièrement élevé, notamment pour les personnes vulnérables. C’est à l’échelle départementale que Météo-France évalue son intensité, en tenant compte des seuils spécifiques à chaque zone géographique.

Comment Météo-France détecte une vague de chaleur ?

Depuis 1947, l’indicateur thermique national est l’outil de référence pour mesurer ces épisodes extrêmes. Il s’agit d’une moyenne des températures minimales et maximales relevées sur 30 stations réparties en France.

Pour qu’une vague de chaleur soit reconnue, deux conditions doivent être réunies :

  • L’indicateur national doit atteindre au moins 25,3 °C pendant une journée.
  • Il doit rester au-dessus de 23,4 °C pendant trois jours consécutifs.

La vague prend fin si l’indicateur redescend sous 23,4 °C deux jours d’affilée ou une journée sous 22,4 °C. Ces critères permettent aux climatologues de distinguer les épisodes ponctuels des véritables anomalies climatiques prolongées.

Et la canicule alors ?

À la différence de la vague de chaleur, la canicule s’évalue localement. Elle tient compte de la persistance de températures élevées de jour comme de nuit. Les seuils sont différents selon les régions : à Toulouse, par exemple, on parle de canicule si les températures dépassent 36 °C en journée et 21 °C la nuit, pendant au moins trois jours consécutifs.

Ces épisodes surviennent généralement entre début juillet et mi-août, mais des canicules précoces ou tardives sont désormais observées plus fréquemment, comme en juin 2019 ou fin août 2016.

Santé : pourquoi il ne faut pas banaliser ces chaleurs extrêmes ?

Dès les premiers pics de chaleur, des symptômes comme maux de tête, crampes, nausées ou déshydratation peuvent apparaître. Lors d’une canicule sévère, le risque de coup de chaleur augmente nettement, avec des conséquences potentiellement mortelles.

Les personnes âgées, les enfants en bas âge, les travailleurs exposés ou les personnes précaires sont les plus vulnérables. Une vigilance accrue est donc essentielle, même pour les individus en bonne santé.

Vigilance canicule : comment s’informer et se protéger ?

Pour anticiper les risques, Météo-France propose un service de Vigilance météorologique, avec des cartes interactives accessibles sur leur site et leur application mobile. Il est possible de s’abonner aux alertes par département, pour ne rien manquer des évolutions.

Par ailleurs, le site vivre-avec-la-chaleur.fr, lancé par Santé publique France, propose des conseils concrets pour se rafraîchir, s’hydrater ou adapter ses activités en période de chaleur intense.

D'où vient le mot “canicule” ?

Saviez-vous que le terme “canicule” vient du latin canicula, signifiant "petite chienne" ? Il fait référence à Sirius, l’étoile la plus brillante de la constellation du Grand Chien, dont le lever héliaque coïncidait autrefois avec les grandes chaleurs estivales entre fin juillet et août. Une origine astronomique pour un mot devenu tristement d’actualité chaque été.

Records de chaleur en France : chiffres à retenir

Avec le réchauffement climatique, les épisodes de chaleur extrême s’intensifient. En France :

  • 49 vagues de chaleur recensées depuis 1947, dont 32 après l’an 2000.
  • La dernière vague de chaleur a eu lieu en août 2024.
  • Le record absolu de température a été atteint le 28 juin 2019 : 46,0 °C à Vérargues (Hérault).

Ce qu’il faut retenir

  • Pic de chaleur : court et intense (1 à 2 jours).
  • Vague de chaleur : longue et nationale (plusieurs jours).
  • Canicule : chaleur extrême jour et nuit (au moins 3 jours), évaluée localement.
  • Conséquences : impacts majeurs sur la santé, l’environnement, l’agriculture et l’économie.
  • Réflexe utile : consultez les prévisions et alertes sur meteo.fr ou via leur application mobile.