Clara, journaliste parisienne en télétravail partiel, mène une vie plutôt classique. Mais ces derniers mois, elle s’est intéressée de près aux tendances dites "low-poo", "no-poo" et aux mouvements qui prônent une approche plus naturelle du soin capillaire. "J’en avais marre d’avoir le cuir chevelu qui regraisse au bout de deux jours, malgré des shampoings censés réguler tout ça", raconte-t-elle. C’est en lisant des forums et des témoignages sur TikTok qu’elle décide de tenter l’expérience.
Une phase difficile au début
"Les dix premiers jours, c’était franchement pas agréable", confie Clara. Cheveux plats, aspect gras, sensation d’inconfort… Elle admet avoir eu plusieurs fois envie de tout arrêter. Mais elle persiste : "Je me suis dit que mon cuir chevelu devait se rééquilibrer, qu’il produisait peut-être trop de sébum parce que je lavais trop souvent."
Cette période, souvent appelée "sebum detox", est décrite par de nombreuses personnes ayant tenté l’expérience. Le cuir chevelu, privé de shampoing, doit réapprendre à réguler seul sa production de sébum. Cela prend du temps, mais pour certains, les bénéfices finissent par apparaître.
Un changement progressif
Au bout de deux semaines, Clara remarque une première évolution : ses cheveux paraissent moins gras au réveil, et le cuir chevelu moins irrité. "C’était assez fou. Je m’attendais à avoir une tignasse poisseuse pendant un mois, mais non. J’ai commencé à me brosser les cheveux matin et soir pour répartir le sébum et j’ai adopté un shampoing sec naturel à base d’argile une fois par semaine."
Elle précise qu’elle n’a jamais ressenti d’odeurs désagréables, une peur fréquente chez ceux qui envisagent de sauter des shampoings. "J’ai demandé à mon entourage, et personne ne m’a dit que mes cheveux sentaient mauvais."
À la fin du mois : un cuir chevelu apaisé, des cheveux plus forts
Clara conclut son expérience avec une vraie surprise : "Je n’ai pas retrouvé mes cheveux comme avant, ils sont plus souples, moins cassants et j’ai l’impression qu’ils tombent moins." Elle explique aussi que son cuir chevelu ne gratte plus du tout, alors qu’elle avait l’habitude de petites irritations régulières.
Depuis, elle a réintroduit un shampoing bio doux, une fois tous les dix jours, et continue de privilégier les brossages et les rinçages à l’eau tiède. "Je ne reviendrai jamais à trois shampoings par semaine, c’est certain", assure-t-elle.
Ce que disent les experts
Les dermatologues capillaires sont de plus en plus nombreux à reconnaître que l’excès de lavage peut nuire à l’équilibre du cuir chevelu. "Se laver les cheveux trop souvent, surtout avec des produits agressifs, peut créer un cercle vicieux : plus on lave, plus le cuir chevelu produit du sébum", explique le Dr B., spécialiste en dermatologie à Lyon.
Toutefois, il précise que ce type d’expérience ne convient pas à tous les types de cheveux ni à toutes les conditions de peau. "Les personnes souffrant de dermite séborrhéique, de psoriasis ou ayant une production excessive de sébum peuvent avoir besoin d’un suivi médical et d’un traitement adapté."
Un geste radical… mais pas si fou ?
L’expérience de Clara interroge notre rapport aux normes de propreté. En France, selon les études, la fréquence moyenne de lavage des cheveux est de deux à trois fois par semaine. Pourtant, aucune règle universelle ne s’impose : tout dépend de notre cuir chevelu, de nos habitudes, de notre environnement.
Alors, faut-il arrêter de se laver les cheveux ? Pas forcément. Mais comme Clara, il est possible de repenser sa routine pour la rendre plus douce, plus respectueuse de sa nature. Et parfois, les résultats peuvent vraiment surprendre.