En France, il n’existe aucune loi interdisant explicitement de porter un short au travail. Le Code du travail ne mentionne pas de tenues précises à proscrire ou à privilégier. Toutefois, l’employeur peut tout à fait encadrer la manière de s’habiller au bureau, à condition de justifier ses exigences.
La tenue vestimentaire peut en effet faire l’objet de restrictions si cela se justifie par la nature de la tâche à accomplir, les exigences de sécurité ou encore l’image de l’entreprise. Par exemple, dans certains secteurs comme la banque, le luxe ou la vente, une tenue « professionnelle » peut être imposée. À l’inverse, dans les startups ou les agences créatives, le short peut passer inaperçu.
Le rôle du règlement intérieur
Si l’entreprise dispose d’un règlement intérieur, celui-ci peut mentionner les règles de tenue attendues, notamment en période estivale. L’interdiction du short peut y figurer, tout comme celle des tongs, des débardeurs ou d'autres vêtements jugés inadaptés à l’environnement professionnel.
Ce règlement doit respecter les libertés individuelles et ne peut imposer des contraintes arbitraires. Il doit être fondé sur des critères objectifs et proportionnés : sécurité, hygiène, respect du public ou de l’image de marque.
En l’absence de règlement écrit, ce sont les usages et les décisions ponctuelles de l’employeur qui s’appliquent.
Peut-on être sanctionné pour une tenue jugée inappropriée ?
Oui, dans certaines situations. Si un salarié ne respecte pas les consignes vestimentaires en vigueur, il peut faire l’objet d’un rappel à l’ordre, voire d’une sanction disciplinaire si la situation se répète ou si la tenue est perçue comme manifestement contraire aux règles de l’entreprise.
Mais attention, toute sanction doit être proportionnée. Virer un employé pour un simple short serait, sauf cas extrême, jugé abusif par les prud’hommes.
Le bon sens et la communication avant tout
Plutôt que de tester les limites, mieux vaut en parler avec ses collègues ou son supérieur. Si la chaleur devient difficilement supportable, certains employeurs se montrent compréhensifs et adaptent temporairement le dress code. Certaines entreprises instaurent même des « journées décontractées » ou autorisent des tenues plus légères quand le thermomètre grimpe.
L’essentiel est de trouver un équilibre entre confort personnel et respect du cadre professionnel. Porter un short sobre, ajusté, de longueur décente, associé à des vêtements appropriés (chemise, polo, chaussures fermées) est souvent mieux perçu qu’un look trop décontracté ou négligé.
Des différences selon les secteurs et les régions
En France, la tolérance vestimentaire varie aussi selon les métiers, les régions ou la taille de l’entreprise. Ce qui est accepté dans une agence web de Bordeaux ne le sera pas forcément dans une étude notariale à Paris. Dans le Sud, où les fortes chaleurs sont plus fréquentes, les entreprises ont parfois développé une plus grande flexibilité.
Les professions sans contact client ou avec une forte culture d’entreprise décontractée sont aussi plus permissives. À l’inverse, les métiers d’accueil, d’encadrement ou en lien avec la représentation de l’entreprise peuvent imposer un style plus strict.
Le short au bureau : une tendance qui évolue
Avec les vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et une transformation des normes vestimentaires, la question du short au travail revient chaque été. En 2022, un sondage de QAPA révélait que plus de 55 % des Français aimeraient voir leur entreprise assouplir le dress code en été.
Certaines firmes, notamment dans les secteurs numériques ou les startups, n’hésitent plus à autoriser les tenues estivales, considérées comme un levier de bien-être au travail. La crise sanitaire et le télétravail ont également modifié notre rapport à la tenue professionnelle.